Comment le cerveau grandit avec nos enfants
Je pense donc je suis complexe !
La psychologie cognitive a mis au jour un processus nommé le « contrôle exécutif ». Cela désigne ce qui est en jeu lorsque l’on s’attèle à une tâche gérée de A à Z (c’est-à-dire une tâche planifiée, exécutée et dont je peux contrôler le déroulement).
Pour mener à bien une tâche, il faut :
- Maintenir le but de départ,
- Sélectionner les informations, actions ou opérations pertinentes,
- Inhiber celles qui ne sont pas pertinentes,
- Etre en capacité de se corriger.
Bref, vous l’aurez compris, le contrôle exécutif est une opération complexe. Elle se développe très doucement au cours de l’enfance et elle est au cœur des apprentissages et même de la bonne façon d’apprendre de nos enfants.
Les neurosciences ont montré que le contrôle exécutif d’une tâche anime la partie du cortex préfrontal chez l’individu. C’est une partie qui est en développement chez les enfants : tant qu’elle n’est pas bien développée, le contrôle exécutif ne peut pas être optimal.
C’est, en outre, ce même cortex préfrontal qui est le siège des opérations intellectuelles. C’est assez spécifique à l’humain et une fois bien développé, il laisse le champ libre à d’autres parties du cerveau qui se mettront à fonctionner à plein régime pour réaliser d’autres tâches en économisant moins d’énergie (donc en étant plus efficient!).
3 activités ludiques pour développer le cerveau de nos chers anges !
Nos enfants apprennent donc lentement à se contrôler et à inhiber les stratégies inadéquates.
De nombreuses activités ludiques aident le contrôle exécutif des enfants à se développer de façon harmonieuse:
- La motricité avec notamment toutes les activités que Maria Montessori a eu l’intuition géniale de développer dans son temps. Heureusement pour nous, elle est aujourd’hui très à la mode ! (Vigilance : on trouve tout dans les magasins mais le nom « Montessori » n’est pas une marque déposée, donc tout le monde peut, avec plus ou moins de lumière, créer des activités Montessori et les mettre sur le marché.)
- Jouer d’un instrument de musique: rien de tel pour développer le contrôle de soi et l’inhibition (Ah !!! ces fausses notes !!! Ceux qui ont un enfant adepte de la flûte ou du violon savent de quoi je parle !)
- Méditer: là encore, nous vivons une période formidable où la méditation fleurie dans toutes les librairies et même dans les écoles. (Vigilance encore à ne pas transformer une pratique de médiation en « mon petit chéri, je vais te montrer comment être calme et immobile (et ne pas m’embêter) ». Il ne s’agit pas du tuer l’énergie de nos chères têtes blondes. En cela, le livre Un prof heureux peut changer le monde écrit Thich Nhat HANH propose des pistes intéressantes (attention : pavé) et bien sûr, il y a également le très célèbre Calme et attentif comme une grenouille écrit par Eline Snel.
4 attitudes pour être un facilitateur
L’attitude de l’adulte est toujours un point névralgique à ne pas négliger. Dans notre rapport à l’enfant et à son passionnant cheminement vers la maturité, nous pouvons être des facilitateurs :
- L’enfant apprend mieux quand il est en relation : le contact visuel et verbal est une entrée primordiale dans les meilleurs apprentissages (pensez aux profs que vous avez adorés : ils étaient captivants, non ? leur contact et leur langage fonctionnaient comme autant de flûtes enchantées.)
- Travailler ensemble. C’est le pendant du point évoqué précédemment : l’homme est un être social, l’enfant est toujours demandeur de contact et d’échange. Apprendre seul est parfois triste et épuisant, apprendre à plusieurs se fait comme par magie, dans le plaisir et l’échange.
- Pour les choix des jeux ou jouets pour les parents (les grands-parents sont aussi concernés !!), pour le choix des supports scolaires pour les enseignants : choisir des matériels attrayants et non distrayants. Les uns stimulent les liens et l’intelligence, les autres créent des surcharges cognitives, des tensions et de la fatigue. (1 jouet = 1 but et non 1 jouet = 1 condensé de 36 activités).
- Eviter d’encombrer les enfants (surtout les plus jeunes) avec des doubles tâches. On vit une époque où il est de bon ton d’être « multitâche » mais sachez que ce n’est pas bon pour le cerveau adulte et que c’est délétère pour celui des enfants. On peut segmenter sans bêtifier et on peut faire une chose à la fois avec efficacité.
Votre avis nous intéresse ! Pratiquez-vous avec les enfants une des 3 activités ludiques évoquées ci-dessus (motricité, musique et méditation) ? Avez-vous mis en place une des 4 attitudes du facilitateur ?