Éducation : la révolution des neurosciences
Ouvrir la boîte crânienne pour voir comment ça fonctionne ?
Les neurosciences cognitives sont une révolution pour le monde de l’éducation. Grâce aux imageries cérébrales, on peut désormais savoir ce que fait le cerveau de celui qui apprend. Jusqu’alors, on pouvait s’appuyer seulement sur les ressentis des différents acteurs (l’enseignant, l’éducateur, le parent et l’enfant lui-même) puisqu’il était impossible d’observer le cerveau en train de travailler (ouvrir la boîte crânienne n’était pas une option !). Dès lors, on faisait des hypothèses sur les raisons qui font que tel enfant n’arrive pas bien dans telle matière ou avec telle tâche.
Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur ce qui se passe dans le cerveau de celui qui apprend. C’est donc moins empirique ou basé sur des hypothèses : les IRMf (imageries à résonance magnétique fonctionnelles) permettent de valider ou d’invalider les ressentis et hypothèses de départ. Autrement dit, les neurosciences pulvérisent certaines croyances qui ont la dent dure dans l’éducation, à l’école comme à la maison.
L’exemple de la capacité attentionnelle de l’enfant de moins de 8 ans
On peut prouver désormais que l’enfant de moins de 8 ans n’est pas encore capable de focaliser volontairement son attention sur une information. « Tu m’écoutes quand je te parle ! » « Combien de fois faudra-t-il que je te dise de rester concentré sur ce que tu fais ! » sont des phrases qui sont aujourd’hui désuètes (ou qui devraient l’être !).
2 astuces pour se focaliser efficacement
Pour qu’un enfant de moins de 8 ans se concentre et focalise son attention de façon efficace,
- il faut lui donner un nombre précis d’informations
- et l’aider en évitant les interférences qui pourraient le perdre (en gros, aller droit au but !).
Voilà typiquement l’exemple d’une petite révolution, peut-être discrète mais fondamentale puisqu’elle permettra, si elle a su faire son nid dans la tête de l’adulte, aux enfants d’évoluer différemment.
Attention, il ne faut pas, pour autant, appauvrir la tâche proposée. : Croire qu’il faut donner moins d’informations à un enfant qui a des difficultés revient à le faire stagner au niveau cognitif. Il faut donc opérer des médiations cognitives, dit simplement : il faut des outils qui organisent différemment les données.
2 outils pour optimiser les tâches à faire
- Réduire les charges que le cerveau va devoir manipuler : segmenter les tâches en petites quantité, privilégier le traitement séquentiel de l’information plutôt que simultané.
- Encourager l’utilisation d’aides externes : fournir une liste de mots pour réduire l’effort, désigner des experts vers qui l’enfant peut se tourner (Mamie est une crac en conjugaison…), multiplier les modalités d’apprentissage (en utilisant les intelligences multiples).
Maturité cérébrale
Cela change donc la donne. Impossible que ça ne fasse bouger profondément les lignes ! Les neurosciences prouvent que le cerveau va mettre 15 ans pour développer ce que l’on nomme les fonctions exécutives (capacités d’organisation, d’inhibition, de flexibilité mentale et de jugement, entre autre), fonctions essentielles dans la réussite scolaire par exemple. Et le cerveau n’arrivera à maturité qu’aux alentours de 30 ans !
Ainsi, il est grand temps de se mettre à la page concernant les découvertes sur le cerveau car, prises avec clairvoyance, elles nous aident à mieux accompagner les apprentissages.
Et vous ? Quelle petite révolution allez-vous mettre en place dans votre vie pour optimiser vos capacités cognitives ?