Maria Montessori est à la mode. Si ce nom est italien ce n’est pourtant pas une marque de vêtements chics. On en parle un peu partout, on voit ce nom, « Montessori », sur nombre de sites internet, dans à peu près tous les magasins de jouets dignes de ce nom. On le voit fleurir également sur les frontons des écoles privées hors contrats et même à l’intérieur des écoles de l’Education Nationale.

Montessori, c’est qui, c’est quoi ?

Maria Montessori est une pédagogue italienne qui a vécu à cheval entre le 19^e et le 20^e siècle. Elle a écrit de nombreux ouvrages, fruits d’observations minutieuses faites sur des enfants en situation d’apprentissage à qui elle confiait du matériel, pensé par elle et par des pédagogues encore plus anciens.

Le matériel en question favorisait l’apprentissage par la manipulation et permettait donc ainsi aux enfants d’apprendre non pas en écoutant passivement un professeur dispensant son savoir mais plutôt de façon empirique, par la manipulation justement, la déduction et le contrôle de l’erreur.

Constats amers

Les parents remettent aujourd’hui de plus en plus en cause le fonctionnement de l’école et pointent du doigt ses échecs effarants (4 élèves sur 10 sortent de l’école élémentaire avec de graves lacunes en lecture, écriture, calcul – source : Haut Conseil pour l’éducation).

Le manque de lien humain au sein de l’école est également constaté par les parents et subi par les élèves. En effet, vigipirate a bon dos : les parents sont obligés de laisser à la porte de l’école leurs tout-petits de 3 ans et les récupèrent le soir sans rien savoir de ce qui s’est passé dans la journée.

Une solution miracle ?

Il est tentant de croire qu’une « nouvelle méthode » vieille de plus d’un demi siècle permettrait de résoudre tous les problèmes. Maria Montessori, en son temps, n’a pas déposé de marque. Son travail allait ainsi profiter à tous.

Aujourd’hui il semble que son expertise soit récupérée par l’industrie du jouet pour vendre aux parents des jouets éducatifs « plus efficaces que d’autres » qui répondraient aux manques supposés de l’école élémentaire.

Du côté des écoles, des instituts de formation Montessori, à travers le monde, forment des éducateurs à prix d’or, d’autres proposent des versions allégées – tant au niveau financier qu’au niveau du contenu. Quoiqu’il en soit, de nombreuses écoles ouvrent ici et là : une centaine d’écoles auraient ouvert leurs portes l’an passé, nombre d’entre elles se réclamant de la pédagogie Montessori ou devrait-on dire « des pédagogies Montessori » tant l’interprétation de la méthode est laissée au bon vouloir de chaque éducateur et enseignant.

Alors, scolariser ses enfants en école Montessori serait-il l’assurance d’échapper aux écueils constatés dans l’Education Nationale ? Sans être une spécialiste en la matière, je gage que la réponse ne peut être tranchée et que tout est histoire de personne : une méthode ne fait pas tout dans l’éducation. Le miracle ce n’est pas la méthode, c’est l’enfant qui apprend !