Le premier boulot de notre cerveau est de traiter les informations qui y rentrent. L’information que l’on reçoit est transformée en pensée. A chaque nouveau stimulus, il y a une pensée consciente ou pas, rapide ou non, automatique parfois, qui émerge, comme les bulles qui remontent dans une coupe de champagne et notre cerveau, en faisant tout cela reste adepte du moindre effort !

Pensée rapide / Pensée construite

Dianel Kahneman psychologue prix Nobel d’économie en 2002, désigne ce processus sous les termes de « Système 1, Système 2 » : d’un côté, une pensée rapide, automatique, souvent inconsciente, de l’autre une pensée élaborée, qui demande du temps, du savoir-faire et de l’énergie.

• Le Système 1 se met en action quand il s’agit de notre survie. On pourrait parler d’instinct de conservation. Et en effet, le système 1 nous fait réagir bien avant que nous ayons conscience du danger.
• Le Système 2 a pour mission de son côté de surmonter les impulsions du système 1. Car le Système 1 fonce droit dans le panneau et se fiche pas mal de connaître les tenants et les aboutissants d’un problème.

Je crois ce que je vois !

Ce double système explique en partie pourquoi nous avons une confiance excessive dans ce que nous croyons savoir.

L’illusion célèbre de Müller Lyer est un  bon exemple :

Laquelle des 2 droites est la plus longue ? Notre cerveau nous indique automatiquement qu’il s’agit de la première. Mais si on prend une règle pour valider notre première intuition, on découvre très vite que la représentation qu’on s’en fait est fausse. Le Système 2 prend le pas sur la première impression (notre Système 1).

Le cerveau est paresseux et gourmand

Passer du système 1 au système 2 lorsque l’on traite une information demande donc de s’adapter et de faire des efforts. Or, notre cerveau est un adepte du moindre effort : entre 2 choix, on penche toujours du côté le plus rapide, le moins couteux en énergie.

On peut dit que notre cerveau est naturellement paresseux ! D’une certaine façon cela est dû au fait que le système nerveux dépense énormément de glucose pour fonctionner. Quand il y a une baisse de glucose, le cerveau choisit la solution la moins couteuse en énergie. C’est ce que les chercheurs nomment « la loi du moindre effort », expression reprise dans le langage courant des parents d’ado (si vous voyez ce que je veux dire…).

Attention ce n’est pas une invitation à s’empiffrer de bonbons pour mieux réfléchir…C’est malgré tout une explication scientifique au fait qu’on a parfois (souvent…?) besoin de faire des petites pauses pour grignoter quand on mène un travail intellectuel exigeant.

Ce qui est certain c’est que lorsqu’on est absorbé dans une tâche exigeante intellectuellement, le contrôle de soi est plus difficile : le gâteau au chocolat semble 100% plus attirant que la salade de fruits au moment où on est très absorbé par une tâche intellectuelle exigeante.

4 Outils pour mieux gérer les devoirs à la maison (ou toutes autres tâches pas toujours agréables)

Gérer les devoirs avec les enfants, se sentir excédé par  un comportement, trouver qu’on est tout seul à toujours tout faire…Voici quelques outils forts utiles pour appréhender avec plus de calme certains comportements qui peuvent nous agacer au plus au point dans la vie quotidienne :

• Notre cerveau est un adepte du moindre effort : entre 2 choix, on penche toujours du côté le plus rapide, le moins couteux en énergie. Ce n’est pas forcément de la négligence, c’est souvent une façon de s’adapter. Inutile alors de redire à son ado qu’il pourrait faire un effort ! Si au contraire vous l’initiez aux neurosciences et à la connaissance du fonctionnement de son cerveau, il y a fort à parier pour que cela change aussi son comportement (en mieux!).
• « La loi du moindre effort » est une attitude naturelle (pas que chez les adolescents) qui est peut-être le signe qu’il faut aménager la tâche demandée pour faciliter son exécution : diviser la tâche complexe en sous-tâches plus nombreuses mais moins couteuses peut être très efficace.
• Pour être efficace, on a besoin de faire des pauses (et les enfants aussi pendant les devoirs…).
• Lorsqu’on est entrain de faire un effort important, on n’est pas disponible pour autre chose (autant attendre que la tâche en question soit terminée pour poser une question ou formuler une demande).

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